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Chez Grillon – a story about an inspiring character

Dear folks

First I heard about Jean-Marie Grillon around 2016, when a good friend of mine told me about a man who looks for a little mountain hut/restaurant at le Col des Mosses in the heart of the alps vaudois in Switzerland. He looks after this little restaurant not on his own, but sharing the task with young man and women who got in trouble with the authorities for different reasons.
In the canton Vaud, Jean-Marie Grillon (everybody calls him “Grillon”) is already known and several newspapers wrote about him and his folks in his little mountain hut/restaurant. I found an interview with Grillon on slashmedia.ch, which was published in October 2017. I’d like to state a few answers in order to give you an idea about Grillon’s thinking and ideas (in order to not change the meaning, I state it in his native language french):

Question: Quelle est la particularité de votre buvette, en ce qui concerne l’accueil de personnes en difficulté?
On accueille des jeunes en travaux d’intérêt général ou placés par la justice, ainsi que des adultes à parcours difficiles, pris dans la drogue. C’est le programme “Vertical”, qui est un programme libre pour des adultes qui ont besoin d’un coup de main, d’un accueil différent que dans une institution, qui ont été chez des psys et qui ne se voient pas avancer. Un programme pour comprendre qu’on est maître de sa vie, et non pas la drogue. Aider, cela prends du temps. Parfois, c’est encore trop fragile pour comprendre l’autre. C’est une graine que l’on plante, que l’on arrose tous les jours et que l’on fait pousser le mieux possible. Les gens qui viennent pour le programme Vertical débarquent ici, on discute et je leur fais un programme personnalisé.

Question: Quelle est votre ressenti justement face à la demande de placement de jeunes par la Justice dans votre buvette?
Il y a trop de jeunes à placer, c’est plein partout. Les gens se rendent compte qu’on a besoin de ce genre d’endroit comme la buvette des Petits-Lacs. Ici, ce que l’on fait est authentique. Surtout que le système que j’ai monté, avec l’association, l’accueil pour ce type de placement, commence à avoir du succès. Attention, ce n’est pas une réussite, mais un succès. Le succés des gens que j’accueille. L’endroit ici booste un peu les choses. Les juges montent régulièrement voir les jeunes. Ce qu’il faudrait c’est moins d’intermédiares entre le juge, qui condamne, et la personne condamnée, le jeune. On a besoin de cette relation directe, qui est importante. tout le train social administratif est lourd, il n’est pas inefficace, mais lent et on a moins de succès qu’en travaillant en direct. Par exemple, si un jeune est parti et que la police l’a interpellé, ils m’appellent et je descends chercher le jeune au poste, peu importe l’heure. En bref, il faut que le juge s’implique humainement dans la démarche, car ces jeunes, les trois quarts du temps, viennent d’endroits fermés.

Question: Et quelle est votre stratégie d’écouter avec ces jeunes que vous recueillez le temps d’un été?
Ici tout le monde est égal et ça se passe par le fait d’appeler ces jeunes “frères”. On brise les frontières, les limites entre chacun. Par exemple, cette année j’ai décidé d’accueillir des filles et tout se passe bien. Je ne serai pas qui je suis si je ne m’ouvrais pas au monde, si je ne me remettrai jamais en question. Pour moi, il faut avancer ensemble. Un footballeur, s’il joue seul, qu’il ne regards pas où est son équipe, il ne va pas bien jouer alors que s’il joue en équipe, il a une chance de gagner. C’est la même chose dans la vie. Il faut davantage jouer avec les êtres humains en équipe, dans l’amour. Car il y a deux colonnes, pas trois. L’amour et l’égo. Et la peur qui prend parfois le dessus. Il faut sans cesse se corriger. Reprendre, pour passer de la colonne de l’égo à l’amour et ça, c’est incompris. Tous les jours je me replace dans l’humilité. Comment puis-je m’aligner avec une âme, avec quelqu’un si je suis déjà en dessus? Quelle horreur! C’est pour ça que “j’aime” la pauvreté, car je suis bien si je n’ai rien et je n’ai rien: je vis dans ma voiture ou ici, où je suis sans cesse avec du monde.

Question: Comment vous considérez-vous face aux jeunes, comment voyez-vous votre rôle?
Je ne me considère pas. Parce qu’on va pouvoir être sauvé, sortir des addictions en aimant son prochain et en s’aimant soi-même. Il y a un énorme travail où il ne faut surtout pas culpabiliser. Nous sommes libres de consommer, de tromper, de trahir, mais ce n’est pas pour autant que je vais être condamné à mort ou que je suis une merde. Et pour le comprendre, il faut le vivre. C’est en étant “rien” que je peux faire les choses, voilà pourquoi je ne me “considère pas”. Alors je ne mettrai aucun mot sur mon rôle ici, car je ne suis rien, je ne fais qu’ouvrir ma porte. Et en mettant une lumière, on peut voir tellement de choses.

I decided to state Grillon’s answers directly because they are so clear and precise, that I don’t need to give a personalized description about this man.
In 2019, I went to see him and his folks in the mountain. He had to leave the hut/restaurant at le Col des Mosses and opened another place not too far away. Still in the mountain, still with young people in difficulties but without a restaurant. He is now carrying an alp with cows and animals, together with his folks. In summer he is workin at the alp and in between he is carrying a rent service for yurts, always collaborating with regional craftsman and the young folks who want to give him a hand on his daily duties. During winterseason he is driving with his car from Switzerland to India and Nepal, where he has several ongoing projects. With his association “Alibaba and you”, he supports projects such as a bicycle garage, schools or he simply buys blankets and gives them to the local folks in India and Nepal. Each coin he earned in Switzerland is given to this development projects. This man has nothing on his own! He is living in his car or during summertime in the mountains on his little farm together with the young people he welcomes with open arms and an open heart.
When I met him, I told him once that I consider his way of living as a really constructive one and that he inspires me a lot. I saw that he was pleased, but he said too: It’s not easy! I have my own spiritual support too.

Everything is a cycle. Jean-Marie Grillon’s way of living is to me a beautiful illustration to this fact.

Everything is possible, we are not alone.

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