Le temps…
Il est devenu le maître de nos vies, sans même que nous nous en apercevions. Un temps qui fuit. Un temps qu’on a envie d’attraper et qui nous échappe. Un temps toujours trop court. Je n’ai jamais le temps….
Et si on s’offrait un temps… de pause ?
L’arrivée du solstice d’hiver n’est-il pas ce temps parfait pour s’offrir un espace à soi ? Une respiration ? Un retour vers ces terres intérieures ?
Et oui, je parle bien d’espace, parce que finalement le temps ne s’arrête que lorsqu’il est relié à un espace. Dans ce monde de communication instantanée, n’est-ce pas le lieu qui fait toute la différence ? Ne devrions-nous pas commencer à parler en termes d’espace et non de temps ?
Parce que le temps est si fugace, imprévisible, impossible à saisir…
Pourtant, le temps est bien multiple. Dans notre société occidentale, il semble si linéaire, rapide, comme une course effrénée dont il ne faut perdre aucune seconde. Parce que si l’on sort de la course, de la frénésie, prendre le risque de s’arrêter, de regarder, de prendre conscience, peut être de s’effondrer ? Pourtant le temps est tout sauf linéaire et régulier. Il est cyclique, il est lent et rapide à la fois. Il peut être fulgurant pour toi et interminable pour moi dans le même espace. Il est un enchevêtrement de réalités diverses, de vérité qui s’entrecroise. Le temps est incompressible à une seule unité de mesure. Il n’est pas ce sable qui s’égrène régulièrement dans un sablier. Au contraire, il est tout sauf régulier, il est compressible, distendu, aléatoire, cyclique. Il est vivant.
Alors s’il est vivant, pourrions-nous choisir de le vivre différemment ? De lui donner un autre rythme, une autre saveur ? Serions-nous prêts à lui retirer le pouvoir que nous lui donnons ?
Et si nous choisissions qu’aujourd’hui nous avions le temps, qu’il s’étire ? Et si nous décidions que chaque espace pouvait être investi avec la même intensité de présence ? Que se passerait-il ?
Notre qualité de présence est un moyen de sortir du temps linéaire. Lorsque l’on vit pleinement chaque saveur, chaque odeur, chaque regard, chaque respiration, le temps se dilate. Un espace s’ouvre dans lequel nous pouvons pleinement nous déployer. Nous n’avons pas nécessairement besoin de ralentir, mais d’investir nos espaces différemment, de nous relier au temps d’une nouvelle manière et de l’incarner.
Que se passerait-il si nous prenions le courage de stopper les schémas répétitifs que nous vivons au court de nos vies, pour simplement essayer une nouvelle ligne du temps. Une ligne qui nous permettrait de respirer ? Tiens la respiration. Elle aussi a son mot à dire. Nous sommes les seuls animaux qui retiennent leur souffle. Les seuls qui arrêtent de respirer. Avez-vous déjà pris conscience du nombre de fois où vous bloquez votre respiration ? Où vous empêchez de laisser la vie vous traverser ?
Et si durant le solstice, vous essayez de prendre un espace pour vous, un espace pour respirer en continu. Un espace pour remettre au centre de votre vie ce qui compte réellement. Notre course contre la montre nous fait parfois oublier ce qui est réellement essentiel à nos yeux. Est-il toujours au centre de notre vie ? Prenons-nous l’espace pour célébrer cet essentiel ?
