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Centrage d’un SAns âGE.

J’ai passé ces quatre jours de voyage dans un état vide de pensée, hébété par le fait même de ma décision si subite, si émotionnelle, un partage entre colère et désarroi me ramenant à la question du « qu’est-ce que je fous là ? » et pourtant ce changement de décor me gagnait peu à peu et bien plus que je ne semblais le remarquer en cet instant.
D’un monde à l’autre par l’intermédiaire du sas confiné d’un avion. Un espace-temps finalement pas plus long que celui de passer de l’état de veille au rêve. Voici que j’étais là, assis en tailleur sur ce coussin posé sur le grand tapis abrité d’un auvent de bambous et balayé par une douce brise ou tout était parfait. Devant moi s’élevaient les pics enneigés et inaccessibles des plus hauts sommets du monde rendant public sous ce soleil l’évidence du rien de l’homme et pourtant…
Et pourtant j’étais là à attendre mon tour et bien décidé à trouver réponse à mes questions auprès de celui dont on m’avait tellement parlé et qui semblait représenter l’aboutissement d’un courant de sagesse que je pratiquais. Oui j’étais là, bien décidé par cette colère aux motifs occidentaux à lutter contre l’aberration de certains de mes semblables, à trouver réponse sur la manière de changer les choses en ce monde… oui j’étais là… mais sans colère… oui j’étais là dans cette attente de mon tour… et naissait en moi le ridicule de ma présence pourtant si revendiquée avec fierté… oui j’étais là avec un vide en moi, de moi… Qu’est-ce que je foutais là ? … Oui j’étais là, ridicule de moi-même face à la cabane d’un sage sans âge fermée d’un tissu, 8 000 kms de parcourus, il ne me reste plus que le millimètre de l’épaisseur de ce rideau et pourtant… j’étais là ridicule d’aller chercher finalement approbations et vérités en mes certitudes tout comme réponses à mes doutes dont je doutais également de leur réalité à être… mais j’étais là.
Je sortis de mes pensées lorsque l’on vint me chercher. Je m’avançais à l’intérieur de la cabane en écartant ce dernier millimètre. Mes yeux trop habitués à la lumière furent incapable de distinguer quoi que ce soit dans la pénombre, une forte odeur d’encens planait dans ce réduit de quelques mètres carrés où mes yeux peu à peu s’habituant, je pouvais alors distinguer.
L’unique mobilier se constituait d’un parterre de coussins posés sur un grand tapis couvrant l’intégralité du sol, d’une table basse, d’un lit sur lequel reposait la Sagesse visité, d’un autel dédié aux rituels et d’une mâle semblant fermée à tout jamais et contenant surement si ce n’est des trésors, je dirais des mystères. Dans une pénombre aux bougies vacillantes, je m’assis en lotus face à lui et le silence vint s’installer sur moi. Un silence non pas pesant par lui-même mais au contraire très profitable, bénéfique. Nous restâmes l’un face à l’autre sans mot un long moment, toutes les raisons de mon voyage se figèrent dans un sans importance, la paix m’envahit avec sa charge d’une douce sécurité inébranlable qui m’habita peu à peu. Dans ce rien de plus qu’un tout en moins, instantanément, ce fût comme si mon mental passait à travers le filtre de mon corps ou toute pensée superflue restait maintenue dans une partie de moi inaccessible. Plus rien n’avait d’importance autre que la sérénité de l’instant. Il était également assis en tailleur et ne portait qu’une sorte de drap blanc autour de lui, il était d’un âge de l’aube du temps et d’une sagesse à leurs limbes, ses yeux mi-clos semblaient percevoir la moindre vibration cognitive que je pouvais faire émaner et alors, s’ouvrant comme deux projecteurs…

– Tu sembles inquiet, dit-il.

– Je le suis et c’est pour cela que je viens vous voir, j’ai besoin de votre aide, je voudrais savoir si je suis fait pour ce que je fais ? Savoir qui je suis ?

– Rien que cela ?

– J’ai besoin de toute la puissance de mon pouvoir, de toute la sagesse et la force possible afin de mener un combat. Chez moi en France, c’est la révolution et d’ailleurs un peu partout dans le monde. Certains hommes luttent contre l’avidité sans mesure de certains autres qui, pour s’enrichir et atteindre le pouvoir, sont prêts à sacrifier notre planète et ses ressources tout en négligeant les peuples. Nous sommes beaucoup à lutter afin de préserver la terre des dommages de l’homme et cette lutte semble inégale tant elle est perverse et tant les moyens sont disproportionnés entre les deux camps. Nous ne pouvons plus attendre ni remettre le combat à plus tard car le temps est contre nous et je sais que la conscience de l’homme est en pleine expansion, cette conscience universelle qui nous relie à Dieu et qui nous met en garde. Si je viens vous voir c’est que j’ai besoin de toute la clarté d’esprit pour pouvoir agir au mieux, j’ai l’impression de me perdre dans ce combat, je doute, je ne sais quelle est ma place, pour quoi je suis fait, quel est mon but… enfin… j’aimerai savoir qui je suis…

– Tu es comme l’enfant qui découvre son corps et le prend pour son jouet.

– Ma quête est importante…

– Ta quête ? Crois-tu qu’il existe ici-bas quelque chose qui puisse t’appartenir ?

– Oui… un minimum quand même… mon corps, mes idées, mes droits, celui de vivre libre et en harmonie.

Le sage se mit à rire si brusquement et fort que cela me fit sursauter. Comment un homme si frêle pouvait-il avoir un rire si puissant ? Si communicatif… Je riais avec lui, d’abord pour l’accompagner et faire taire mon silence à sa réponse, puis naturellement comme d’une joie de voir s’effriter de moi des pans de certitudes que je ne pouvais même plus déterminer. Et enfin je riais de ma paix, de cette espace si grandiose qui m’envahissait tant, que je ne pouvais qu’en rire pour tout écho au sentiment de plénitude qui remplissait en moi cet espace libéré de mes idées effondrées.

– Tu n’as pas plus d’importance en réalité que celle que tu te donnes et là encore tu t’en accordes trop. Ton corps, tes idées, tes droits, rien de tout cela n’existe comme étant ta possession, c’est juste là… pour un temps.
– Je parle aussi de la planète, de ses guerres, de sa pollution, de ses habitants bien souvent bafoués, spoliés…
– L’activation du monde te pose souci et tu te poses comme gendarme.
– Chacun n’a-t-il pas sa part à jouer ?
– Oui chacun a une part à jouer mais chacun joue simplement ce qu’il lui est prévu de jouer. En aucun cas l’acteur décide de ce qu’il joue.
– Je devrais donc me contenter d’être et laisser agir ceux qui ont pris le parti de s’octroyer la planète ? je devrai tolérer les guerres, les injustices, la mise à mal des peuples et la mise à sac des ressources ?
– Est-ce que tu as l’impression de laisser agir ?
– Non justement, j’essaye de me battre, de trouver des solutions…
– Très bien… Et pourtant ne me dis tu pas que tu te sembles perdu, que tu cherches à trouver ta place ? Comment veux-tu conduire le monde d’un siège qui ne te convient pas ?
– …
– Conçois-tu qu’il existe sans discontinuité aucune, de l’endroit où tu te trouves à l’endroit d’où tu viens, toute une chaîne insécable d’un combat acharné pour la vie et ce dans la totalité de ce que constitue le vivant, celui-ci s’étalant plus loin que ton regard ne pourra jamais porter jusqu’à l’infime centre de toi même ?
Peux-tu concevoir que ce même combat ne peut être daté dans son commencement et n’aura pas de fin ? Et es-tu prêt à entendre que ce que tu nommes combat, guerre, bataille n’est que le nom embué de ton sens personnel pour décrire la vie ? La vie est un principe en perpétuel mouvement et ce mouvement engendre les transformations, certains états se perdent pour réapparaître sous d’autres formes, que ce soit en toi ou en dehors de toi. Ces formes nouvelles tombent sous de nouveaux jugements que seul l’homme a besoin de créer et est capable d’exprimer pour se sentir exister mais en réalité ces formes sont bien plus qu’un nom donné à un état transitoire. Tout répond à un principe, équilibré et évolutif recréant lui-même équilibre et évolution. Certes l’homme peut contester ceux-ci, décider de les éliminer et y parvenir mais rien ne se perd et de ces effondrements renaîtra une autre forme voulue ou tout aussi décrié par les mêmes ou par d’autres. Certains pleurent la planète devant le constat des ravages de l’homme… Ne feraient ils pas mieux de pleurer sur eux-mêmes ? La terre était là bien avant nous par la force des choses et nous survivra en quelque sorte. Elle nous survivra car sa faculté à se réinventer est sans limite aucune. Qu’aurait pensé l’homme sur le sort de la planète devant un cataclysme tel que celui ayant effacé les dinosaures ? Qui aurait perçu qu’après la mort du tyrannosaure apparaitrait le koala ? Quel avenir aurait donné l’homme à la planète lorsqu’elle n’était qu’une boule de magma difforme pas même stabilisé dans son équilibre ? L’aurait-il vu en un futur possible ou en émerge un lagon bleu aux mille reflets sous le soleil couchant tandis que se pose sur une branche un perroquet en même temps que sur la lune se pose un module et dont un homme en descend, cet homme qui pourrait être le fruit du magma ? N’ayons aucune crainte pour la planète et parlons de l’homme.
Qui sommes-nous, mise à part l’unique espèce étant capable de prendre conscience de son milieu ambiant et de pouvoir le modifier ? Qui sommes-nous d’autres que l’une des créations de ce Principe, je nomme Principe l’ensemble de ce qui existe et de ce qui le fait exister. Ne sommes-nous pas tout autant naturel et répondant de la même façon aux principes de vie que tout le reste crée ? Pourquoi nous voyons-nous autre qu’un organisme vivant ayant tout autant son rôle à jouer que le reste ? Et ce rôle est-il inscrit en nous ou est-il uniquement le fruit de nos réflexions et actions ? Qui témoigne de cette création sinon l’homme ? Et à qui ? À lui-même ou au Créateur du principe ? Car si il y a création c’est qu’il y a quelqu’un pour la percevoir et en rendre compte, s’il y a principe, il y a Source du principe. C’est la question qui doit être vue ! La Source du principe est ce que l’on peut nommer Dieu, cette Conscience ayant créé le Plan du Principe dont le fonctionnement répond lui-même à des principes établis et répétés en tout. Tout est cyclique, tout se répète dans un principe fractal multidimensionnel, tout est en équilibre et cet équilibre se tient par un principe d’attraction et répulsion, de pôles dit positif ou négatif jusqu’à s’équilibrer lui-même et constamment. Tout est périssable et tout se transforme, tout est en expansion et pourtant rien ne vient s’ajouter à ce qui Est depuis le début pour créer de nouvelles formes, la matière elle-même apparait de la non matière. Tout à son opposé et son centre et eux-mêmes ont le leur. Tout est programmé pour agir, la graine contient déjà l’information de la totalité de la plante, son schéma de croissance, ses besoins, ses moyens de défenses et d’actions, toutes ses facultés, son rôle à jouer… Seul l’humain croit avoir conscience de percevoir ce qu’il est, la conscience de l’homme n’est pas faite uniquement pour s’apitoyer ni pour prendre plaisir mais pour rendre compte de ce qui Est tout en y participant au même titre que la moindre molécule rend compte et participe, sans plus, tout autant que le neurone informe le cerveau sans y réfléchir, autant que la vague donne le relief à l’océan sans pouvoir s’en apercevoir… Le monde de l’homme n’existe qu’à travers sa conscience et c’est pour cela d’ailleurs qu’il n’a ni début ni fin, que ce soit dans l’espace ou dans le temps. L’humain, lui, brode sa propre histoire afin de masquer l’inconnu, l’inconcevable qui est la source de la peur à travers l’imagination du témoin. L’imagination crée d’une même pelletée le problème et la solution qui en adviendra, l’imagination invente une histoire autour de sa propre personne et auquel participe son milieu ambiant que ce soit dans une relation de personne à personne, dans l’interprétation de ce qui est ou dans sa nécessité d’être et ce tout constitue en partie la création du monde. Mais de là à croire que c’est l’homme qui est au premier plan de ce qui est créé, qu’il serait à l’origine même du plan rationnel de ce qui se développe est d’un orgueil extrême. Cet orgueil n’est pas superflu ou à condamner, il a sa propre raison d’exister et participe lui aussi a ce qui Est.

– Donc si je comprends bien, tout est déjà programmé autour et en nous, nous n’avons finalement pas à agir, ni à prendre parti ?

– Le fait d’agir ou de prendre parti fait lui aussi parti du Plan mais il est important de comprendre ce Plan car il est multidimensionnel comme tout ce qui le compose. On peut le simplifier en un plan horizontal qui représenterait l’action de l’homme en son moment et la matière. A ce plan s’ajoute un plan vertical qui représente le résultat du plan horizontal en formant une élévation de conscience, le spirit. C’est là que cela devient compliqué à appréhender. Pour cela il est nécessaire de comprendre et de faire l’expérience du Principe en ce sens où, comme le disent tous les mystiques de tout temps, il y a une relation consciente possible entre le Créateur du Principe et l’homme qui, je te le rappelle, est le seul à pouvoir conscientiser ce qui Est alors que tout le reste le Vit mais ne le conscientise pas. C’est en cela que l’on dit que Dieu a fait l’homme à son image, L’image primordiale de Dieu étant le créateur alors l’homme est aussi créateur, l’image de Dieu étant la conscience primordiale alors l’homme est lui aussi conscience primordiale, non pas primordiale a ce qui Est mais à ce qu’elle crée car c’est la faculté de pensée qui permet à l’homme de créer son monde en totale indépendance et qui s’harmonisera automatiquement à l’évolution de ce qui Est. « Au début était le verbe, la pensée » ; « avant même de demander, tu as déjà reçu ». Mais l’homme ne créé pas tout suivant sa volonté, il créé aussi suivant sa programmation à faire et cela en dehors de toute volonté propre à lui. Lorsque l’homme grandit par exemple, il créé sans volonté et automatiquement de la matière mais en réalité c’est la matière qui crée de la matière par le biais unique du Principe. Lorsque l’homme décide de faire une action celle-ci peut venir à lui en venant du plan et le rend alors l’instrument du plan, tout comme cela peut venir intrinsèquement de lui car sa volonté a été de changer la couleur d’une barrière alors il l’a repeinte. Toute volonté propre à l’homme si elle existe n’a en fin de compte aucune incidence sur le Principe en sa forme horizontale mais en aura une dans sa forme verticale contribuant à son évolution personnelle, c’est ce que l’on nomme Karma et cela forme notre Plan.

– Si l’homme décide de vider ses déchets toxiques dans une rivière et que celle-ci se meurt on ne peut nier l’incidence ni l’évidence ?

– Il y a effectivement une incidence mais uniquement dans l’esprit de l’homme qui la conscientise et cela dans le cadre limité de sa conscience qui le place aussi bien dans sa responsabilité que dans sa victimisation et qui fabrique une histoire. Cette histoire est une totale illusion puisque si elle était réelle elle ne permettrait pas à la même conscience de l’homme de lui faire écraser, par peur du mal, le moustique qui vient piquer sa peau tout en restant à habiter sous une antenne 5G qui, elle le sait, grille son corps par exemple, et c’est cette même conscience qui lui fait croire qu’elle ne peut pas faire autrement. Il faut comprendre qu’au niveau du Plan cela n’a aucune incidence autre que la participation au déroulement de ce même Plan qui a lui-même octroyé cette possibilité afin de donner de la matière à la conscience de l’homme afin de s’élever. Ce qui semble être l’évidence est créé par la réflexion de l’homme mais une évidence n’est pas un but ni même quelque chose d’immuable car rien ne l’est et ce n’est surtout pas une réalité. Dans ton exemple on ne peut nier l’incidence ni l’évidence si on la limite à un constat et une réflexion elle-même limité dans le temps et la possibilité de ce qui Est. Notre mental nous limite.

– Agir ou non agir reviendrait au même ?

– Si tu penses que l’idée même et la possibilité d’action ne vient que de ta volonté propre alors cela ne peut revenir au même car il y a une notion de choix mais si tu crois que l’idée et la possibilité d’action sont inscrits dans ton plan alors l’idée de choix s’efface et la notion d’agir ou de non agir se réduit à l’action d’Être uniquement en donnant naissance de façon consciente au développement du plan dans sa programmation dont tu es l’un des vecteurs sans plus, c’est-à-dire avec humilité.

– L’action la plus sûre est de ne rien faire alors ?

– Il ne peut y avoir d’action plus sûre qu’une autre, il ne peut y avoir que ce qui Est et Être en conscience n’est pas rien faire.

– C’est très limitant pour l’homme…

– Qu’est ce qui est très limitant pour l‘homme ?

– Cette notion de Plan qui réduit l’homme à l’objet du plan.

– Ce n’est pas le Principe qui est limitant d’autant qu’il est par lui-même illimité. Non, ce qui est limitant c’est le propre raisonnement de l’homme à croire qu’il est le centre de tout et qui ainsi se rend responsable de quelque chose qui le dépasse. L’homme n’est rien de plus que le petit enfant jouant à se croire le super héros d’un monde imaginaire qui lui échapperait en l’empêchant de voir ses super pouvoirs agir.

– Donc c’est limitant…

– Ce ne l’est pas car lorsque l’homme se croit responsable de son action, l’idée même de Plan lui est étrangère et il se croit maitre de lui. Dès lors où l’idée du Plan apparait alors commence l’évolution de son axe verticale dont je parlais et alors le plan spirituel lui apparait, d’abord comme étrange, difficilement perceptible et totalement incompréhensible. Ce qui lui ouvre une voie de soumission ou de vénération au Plan et effectivement cela peut le limiter si cela reste son intellect. Mais le chemin inéluctablement se faisant alors il parvient à la compréhension d’un échange possible entre lui et le plan mais aussi entre la Conscience du plan et sa propre conscience et alors l’illimité lui apparait.

– Et cela se traduit comment ?

– Exactement comme cela se traduit en toi en ce moment, c’est-à-dire qu’a ton attitude réflexe s’ajoute le questionnement face à ce qui est nommé spirituel et une phase de déconstruction en toi s’organise pour reconstruire un nouveau paradigme qui, celui-ci, t’est dicté par le plan lui-même. Alors vient le questionnement sur le sens de la vie et la recherche auprès de lignées de personnes ayant déjà effectué le parcours vertical et partageant de fait une vue commune sur ce qui a été Vu et dont l’essence va s’habiller d’interprétation, de traduction en mot de ce Plan qui est quelque chose d’indescriptible finalement. Ce qui offrira différents chemins de compréhension nécessaires à la différence de faculté de compréhension des hommes entre eux, on appelle cela les chemins spirituels à ne pas confondre avec les religions qui sont, elles, l’interprétation de l’interprétation de celui ayant vécu l’expérience. Aucun ne prévaut sur les autres, elles sont complémentaires et forcement limité en rapport à l’illimité. Tout constitue un élément du puzzle de Ce qui Est.

– Ce qui signifie que l’homme participe quoi qu’il arrive au Plan que ce soit de façon consciente ou non ?

– Oui et le fait qu’il passe de la participation inconsciente à la participation consciente du plan fait aussi parti du plan, rien ne lui échappe.

– Donc si je développe mon axe vertical je devrais comprendre le Plan et de ce fait percevoir la place que je dois occuper.

– Que tu perçoives ou pas la place que tu occupes ne change rien finalement, cela reste une partie du Principe. Ce qui change c’est qu’une fois la compréhension advenue celle-ci va s’intégrer à toi car en fait elle ne t’a jamais quitté vu que tu en es l’extrait, la concentration même. Tu l’as simplement perdue de vue par la faculté de ton indépendance à penser et créer à l’intérieur même du Plan. Mais lorsque par le biais de cette construction verticale amenant la compréhension tu auras comme réflexe inné, car de nouveau reconnu, de lier ta création à la Création alors ta place se dessinera à toi indéniablement et sera sans valeur personnelle puisque de fait, elle à toujours été là en son évolution.Tu n’en es pas responsable, ni orgueil ni soumission ne peuvent venir l’habiller à travers toi. Cette place reconnue comme un fait va alors annihiler tout sentiment d’autonomie et remplacera tes peurs et jugements par une totale sérénité. Non pas la sérénité de te reconnaitre mais de reconnaitre le merveilleux du Plan dont tu fais intégralement partie. A partir de ton idée d’unité de toi même d’où sort toute les facettes de l’égo et donc tous les sentiments, tu regagnes le Tout dans l’Unité du Tout et en partage toute la sérénité. Comme à l’image de l’arbre qui pousse et ce, qu’importe le temps, la saison, la sècheresse, l’incendie ou le bucheron, jouant son rôle il pousse tout simplement et ce avec toutes les conséquences que cela implique et pourtant sans implication de lui-même ou analyse à l’utilité ou pas. Tu gagnes la sérénité d’être libre en ton rôle et non responsable ni irresponsable.

– Comment puis-je développer mon axe vertical ?

– Simplement par l’observation de ce qui Est sans l’intervention de ton mental limité par ses aptitudes et conditionnement, donc par la méditation, et par l’introspection sur lesquelles tu peux éventuellement ajouter les techniques des maitres afin d’en comprendre l’exercice et d’en pratiquer l’expérience. Ainsi tu vas séparer le grain de l’ivraie, la Présence omniprésente et omnisciente du mental illusoire et te reconnaitre comme le Tout. Pour cela il faut oser l’Expérience et d’expérience en expérience à l’intérieur de l’Expérience par l’apparition à toi du Principe tu vas toi-même Devenir Principe.

– Je pense en comprendre l’intérêt…

– Il n’y a pas d’intérêt justement… il n’y a que ce qui Est. L’intérêt provient de l’égo à se croire être une entité libre et c’est pourquoi sans reconnaissance de notre nature intrinsèque alors l’homme va chercher à s’identifier à l’intérêt comme en devenant riche malgré sa conscience de polluer par exemple, il peut aussi chercher à s’identifier en tant que personne de bonne conscience, comme défenseur de ceci ou de cela mais en réalité il se leurre dans son besoin inné de recherche à être qui le laissera toujours dans une impression de manque tant que ce qu’il Est réellement ne devient pas perçu. Et malgré ceci tout reste en parfait équilibre, que son rôle le soit pour se donner une identité ou que cela soit réellement le sien comme vecteur de changement à l’image d’Einstein ou Bouddha. Les participations inconscientes ou par raison erronées de l’homme servent à servir le Plan, la participation en juste conscience sert aussi à servir le plan. La différence réside dans l’accès à la conscience et l’accès à la conscience est le but même du Plan qui a travers son double qu’est l’homme permet de se rendre compte à elle-même. C’est pour cela que le Principe se définit en partie comme le système de poupées russes, les Matriochkas et ce principe se perçoit en tout comme dans le fractale dont je parlais mais aussi comme dans l’atome et sa forme microcosmique qui est l’image du cosmos dans sa forme macrocosmique.

– Le but de la Conscience serait de se rendre compte d’elle-même ?

– L’un des buts dans son infinité oui, a l’image que le but de l’homme est d’être en conscience de sa Conscience. Tout fonctionne sur le même plan. Si tu prends un neurone, celui-ci émettra une activité dont le but lui échappe mais qui pourtant l’honore et c’est grâce à son activité que le cerveau dont il est la constituante fonctionnera et pourra par exemple étudier sa propre structure d’un point de vue médical jusqu’à en reconnaitre le neurone. Le neurone finalement se reconnait par lui-même dans le lien inévitable qu’il opère avec ses semblables et pourtant sans volonté propre à cela. Il est intéressant de remarquer que tout provient du même principe. Si l’on reste sur la structure du cerveau, celui-ci est divisé en deux hémisphères différents et interconnectés qui réagissent sur le même plan lié à l’interconnexion par signaux électriques de différents neurones semblant identiques. Chaque hémisphère a sa propre fonction. Le cerveau compose la conscience à la vie et la participation à celle-ci. Les cerveaux sont présents sur la terre qui est composée de deux hémisphères s’interconnectant mutuellement et dont les rôles sont distincts mais complémentaires, ils composent la conscience à la vie et la participation à celle-ci. Cette prise de conscience de l’existence de la terre ne se fait que par son activité de conscience dont l’humain est le neurone et qui, par le fait de communiquer entre eux par des signaux électriques permet de la concevoir. Cette communication donne vie à la Conscience elle-même qui simultanément lui donne aussi vie, et la conscience individuelle devient en lien avec la Conscience formant, entre autre, la conscience collective qui elle-même s’auto-crée et influe sur le Tout. Tout est lié, Tout est cyclique, Tout est Matriochka, Tout se suffit à lui-même !

– Donc finalement on n’aura pas lieu de chercher son rôle, sa place mais de vivre celle-ci ?

– Tu ne peux rien faire d’autre, en vivant tu es le problème et la solution, tu n’es différent de personne et lié à tous, tu passeras d’un état de vie sans conscience à la conscience de devoir exister pour finir par comprendre que tu Es cette Conscience qui existe et cela dans le cycle des vies à la même image, que l’icône de la mort et la résurrection, que le cycle des saisons, des révolutions des planètes et ce dans une expansion de ce que tu es au retour de ce que tu Es et chaque élément composant ton milieu ambiant à sa raison d’être que ce soit pour lutter contre ou faire avec. La question n’est pas que puis-je faire pour sauver le monde mais qui suis-je pour devenir conscient d’être le monde. Avant d’être conscient d’Etre, tu es dans l’illusion de toi-même sur un monde illusoire ensuite tu retrouves la Conscience d’Etre et par conséquent l’illimité, tu es le neurone et le cerveau en même temps. On appelle cela l’Être Réalisé. Toute attache à la matière issue du Principe s’envole, argent, pouvoir, bien matériel et immatériel seul reste la Conscience. La boucle est bouclée.

– J’ai l’impression de comprendre mais je ne saisis pas l’importance à comprendre tout cela si quoi qu’il arrive est issu du Plan.

– Il n’y a aucune importance à saisir cela, puisque quoi qu’il arrive, cela sera vu. Par contre il est nécessaire à un moment donné de le voir afin de se dessaisir de toute l’émotion que notre implication entraine par l’intermédiaire de notre ego et qui, comme tout état émotionnel, implique alors des réactions et non des actions dans la claire vision de ce qui Est. L’homme en colère va réagir face à la situation qui lui amène cette émotion et cette réaction sera trop souvent malvenue, non objective, entrainant généralement une réponse de colère, car l’un des principes est que l’on attire ce que l’on est ou plus exactement ce que l’on doit voir en soi. Il se verra alors, une fois cette colère passée, regretter. L’homme sachant se détacher de ce qui advient par le lâcher-prise en l’acceptation de tout ce qui peut être ne pourra ressentir la colère et il n’y aura pas réaction mais une action posée dans un cadre ne pouvant soulever ultérieurement un regret, une perte de moyen. Ainsi la personne végétarienne qui l’est par sa propre prise de conscience naturelle trouvera regrettable celui qui tue ou se nourrit d’animaux mais restera en harmonie avec sa conscience et la Conscience du Plan tout en prévenant de son ressenti ce qui serait souhaitable. Tandis que la personne qui est végétarienne non pas par une prise de conscience personnelle mais comme raison d’être ne pourra tolérer ceux qui ne le sont pas car cela remet en question sa propre raison à être et le conflit ne peut qu’avoir lieu et l’on devient l’antithèse de ce que l’on croit défendre.
De plus comprendre tout ceci permet de percevoir que notre fort intérieur pourtant ancré fermement à des valeurs pourra voir celles-ci changer et en acceptera le changement par compréhension de celui-ci, ce qui lui évitera de s’arcbouter sur ses anciens schémas en étant obligé de vivre la discorde intime entre ce qu’il fait et ce qu’il devrait faire, le conflit mental et Cœur.

– J’ai l’impression de comprendre oui…

– Tu comprendras vraiment d’ici quelques temps lorsque tout ceci se verra intégré en toi.

Epilogue :

Aujourd’hui je vis en ma place.

Olivier Legendre.

supports

Valérie Penven

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